Mercredi 2 avril, une bonne centaine de personnes ont visité
l’exposition consacrée au camp de Mittelbau-Dora et à la manifestation du 11 novembre 43 à Grenoble, dans l’atrium de la mairie d’Échirolles.
Et autant ont assisté à la conférence de Laurent Thiery, docteur en histoire et spécialiste de ce camp de l’horreur.
Surnommé « l’enfer de l’enfer », ce camp dont les prisonniers, véritables esclaves modernes, fabriquaient les fusées V2 envoyées sur Londres, a vu passer 60.000 internés de toutes nationalités. Dont 9000 français ou déportés de France (polonais, hongrois, tsiganes, espagnols, roumains, etc.). 20.000 y ont laissé la vie, dans des conditions épouvantables (coups, pendaisons, brimades, absence de soins, nourriture indigente), vivants dans des tunnels à même le sol avec 80% d’humidité et une température constante d’à peine 14°.
L’émouvante inauguration par Amandine Demore, la maire d’Échirolles, entourée des descendants des résistants de la commune déportés à Mittelbau-Dora, a précédé une conférence donnée dans la salle des mariages de l’hôtel-de-ville.
Laurent Thiery, l’historien du camp et membre de la Fondation de la Résistance, a dressé pendant une heure avec force diapositives et explications claires et précises la terrible histoire de ce lieu.
Un lieu maudit dont les têtes pensantes scientifiques, dont Wernher Von Braun, « père » de la fusée américaine Saturne 5, n’ont jamais été inquiétés. Ce qui fait dire aux rescapés que Mittelbau-Dora a écrit la page la plus sombre de la conquête spatiale.
L’inauguration, avec la maire d’Échirolles entourée des familles
des descendants des déportés.
Au premier plan, Vincent Malerba,100 ans depuis janvier,
dernier survivant isérois des rescapés du camp.
L’exposition se poursuit à la mairie d’Échirolles jusqu’au 15 avril.
Elle sera présentée ensuite à la Grange du château à Eybens du 16 avril au 10 mai, avec une inauguration le 16 avril à 17h suivie à 18h d’une conférence de l’historien Olivier Vallade, chargé de recherches au CNRS.
Ce nouveau temps fort présentera le contexte de la manifestation patriotique du 11 novembre 43 à Grenoble, au cours de laquelle les nazis allaient arrêter et déporter 386 personnes à Mittelbau-Dora.
Expositions et con
férences sont en accès libre.
le premier des 10 panneaux consacrés
au camp de Mittelbau-Dora
(photo Alain Miaoulis)
Un des 7 panneaux de l’exposition
consacrée à la manifestation du 11 novembre 43
(photo Alain Miaoulis)